[wpml_language_selector_widget]

Partager l'article

DESERT X 2023 OU LA CONSCIENCE SOCIO-ENVIRONNEMENTALE

Pour sa 4e édition, la biennale d’art internationale poursuit son engagement en faveur de la création contemporaine via les œuvres de 12 artistes dans la vallée de Coachella. Zoom sur quatre créateurs.

 Photo by Lance Gerber © Courtesy Torkwase Dyson and Desert X.

Desert X continue d’examiner les changements qui engendrent un monde de plus en plus façonné par la crise climatique, le mondialisme et les migrations politiques et économiques. Douze artistes d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie du Sud présentent cette année des œuvres poétiques et immersives dans tous les domaines, rendant ainsi visibles les forces que nous exerçons sur la planète.

Traversée et interconnexion

La sculpture de Rana Begum, No. 1225 Chainlink, répond à l’omniprésence des clôtures grillagées, répandues dans la vallée de Coachella ; un élément destiné à protéger, mais aussi à séparer. L’artiste anglo-bangladaise joue ici avec l’idée de séparation en manipulant la forme et la couleur de la clôture. Sa structure aussi aérée que labyrinthique permet à la lumière et à l’air, au sable et à l’eau de passer, offrant des voies d’évasion possibles plutôt qu’un enfermement réducteur : « En constante évolution avec le mouvement du soleil et des visiteurs à l’intérieur, l’œuvre souligne que rien dans la vie n’est statique ; tout, du monde extérieur à nos émotions intérieures, est dans un état de flux continu. »


 Photo by Lance Gerber © Courtesy Rana Begun and Desert X.
 Photo by Lance Gerber © Courtesy Rana Begun and Desert X.

Ailleurs, l’architecte américaine Torkwase Dyson propose une installation qui fait partie d’une série en cours. Liquid A Place est une médiation entre la mémoire de l’eau dans le corps et celle dans le désert. « 60 % de notre corps et 70 % de la planète sont constitués d’eau, circulant dans notre organisme et sur Terre lorsqu’elle passe de l’état solide à liquide puis gazeux », explique-t-elle.

 Photo by Lance Gerber © Courtesy Rana Begun and Desert X.

Elle invite ainsi les spectateurs à considérer leur interconnexion corporelle avec les rivières et les océans qui nous entourent. 

Jeux de connaissances et ruptures d’approvisionnement

De son côté, Gerald Clarke s’inspire de ses origines et exprime des idées traditionnelles sous des formes contemporaines.

 Photo by Lance Gerber © Courtesy Gerald Clarke and Desert X.

Professeur d’université, cow-boy et chef tribal cahuilla, l’artiste crée ici Immersion, une sculpture semblable à un jeu de plateau dans le désert. Il se réfère à l’influence que les jeux peuvent avoir sur les gens pour acquérir des connaissances. Il mixe l’univers de la vannerie des Cahuillas et les jeux de société américains, invitant les visiteurs à se déplacer dessus selon les instructions d’un jeu de cartes.

À travers sa structure en forme de labyrinthe, il plonge ainsi le public dans l’histoire naturelle et culturelle des Amérindiens.

 Photo by Lance Gerber © Courtesy Gerald Clarke and Desert X.

Quant à Matt Johnson, il témoigne avec Sleeping Figure des déformations et des ruptures des chaînes d’approvisionnement. Son ironie, volontaire, est que la sculpture a été conçue au moment où « un mastodonte de conteneurs japonais, exploité par des Taïwanais, géré par des Allemands, battant pavillon panaméen et piloté par des Indiens, s’est retrouvé pendant six jours sous la juridiction égyptienne, tout en bloquant le canal de Suez ».

 Photo by Lance Gerber © Courtesy Matt Johnson and Desert X.
 Photo by Lance Gerber © Courtesy Matt Johnson and Desert X.

Située le long de l’artère principale reliant le port de Los Angeles à l’intérieur des États-Unis, l’installation surplombe ainsi le paysage, rappelant que « la main invisible du mondialisme, désormais connectée à son corps-conteneur, s’est posée dans la vallée de Coachella ».

Desert X – Coachella Valley

PO Box 4050 (Palm Springs – États-Unis)

Jusqu’au 7 mai 2023

desertx.org

 Nathalie Dassa