Ils étaient les symboles d’une jeunesse désinvolte, rebelle et pratique. Les pantalons baggy et cargo, longtemps relégués aux marges, font un retour en force sur les podiums et dans la rue. Pour 2026, ces pièces amples et fonctionnelles s’imposent comme les nouveaux piliers d’une garde-robe à la fois affirmée, libérée et conceptuelle. Focus sur une silhouette qui brouille les genres et redéfinit les codes du tailoring — repérée en force au salon PRECO.

Quand le confort devient manifeste
Ni tout à fait streetwear, ni véritablement utilitaire, le retour du pantalon baggy signe la montée d’une nouvelle génération de vêtements décontractés mais pensés. Oubliez les coupes moulantes et les silhouettes étroites : place aux volumes, aux poches multiples, aux matières souples et aux lignes amples.
Le cargo — ce pantalon aux origines militaires doté de poches plaquées — devient un terrain de jeu stylistique. Il s’élargit, se féminise, se satine parfois. Le baggy, quant à lui, abandonne le pur hip-hop pour entrer dans les sphères du luxe urbain. Ensemble, ils incarnent un refus assumé de la contrainte : la mode se veut désormais habitée et habitante, enveloppante plutôt qu’enfermante.
Aux origines : de Tupac à Prada
Le baggy est né dans les rues des années 90, porté par les figures du rap et du skate, avant d’être récupéré par la pop culture. Aujourd’hui, les marques de luxe s’en emparent avec raffinement. Balenciaga, Loewe, MM6 Maison Margiela ou encore The Row réinterprètent ces coupes avec des tissus techniques, des plis architecturés, des tailles basses ou des ceintures intégrées.
Chez Prada, le cargo devient pièce centrale du vestiaire unisexe. Chez Diesel ou Y/Project, il s’associe à des volumes destructurés ou des coupes hybridées, fusionnant streetwear, workwear et élégance disruptive. L’important, désormais, n’est plus de “bien porter”, mais de raconter une allure.

Une piste sérieuse pour les stylistes de 2026
Le salon PRECO l’a confirmé : le pantalon baggy n’est plus une tendance passagère mais un élément structurel de la mode post-pandémique. Les marques misent sur cette pièce pour articuler des silhouettes souples, modulables, adaptées à une vie en mouvement.
Pour les stylistes en quête d’inspiration, voici quelques axes de développement :
- Matières nobles ou techniques : twills japonais, popeline de coton lavée, denim souple, nylon ripstop ou satins fluides.
- Détails différenciants : cordons ajustables, poches cachées, plis basculés, patchs contrastés.
- Palette chromatique : beige utilitaire, kaki militaire, gris béton, ou pastel estompé pour les versions plus estivales.
- Coupes hybrides : taille mi-haute, jambes extra larges, jambes ballon resserrées, ou encore combinaison baggy-cargo avec jambes amovibles.
Une tendance genderless, ancrée dans son époque
Le succès de ces pantalons tient aussi à leur versatilité. Déclinables pour tous les genres et toutes les morphologies, ils s’inscrivent dans un mouvement de détachement du genre vestimentaire. Leur silhouette large s’oppose à la norme, bouscule les codes traditionnels du vêtement féminin comme masculin, et se prête à toutes les couches de narration stylistique : dandy techno, randonneuse urbaine, activiste sensuelle ou working girl mutante.
