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GENIUS LOCI ÉDITION 2023

À travers son programme d’expositions, l’association Genius Loci fait dialoguer le patrimoine architectural et la création contemporaine. Chaque édition met en lumière des trésors cachés ou méconnus de l’architecture en donnant exceptionnellement accès à des lieux privés habituellement fermés au public. L’exposition « Benoît Maire à l’Atelier Ozenfant », sous le commissariat de Marion Vignal, nous a ouvert les portes d’un site emblématique.

Après la villa L’Ange volant choisie pour l’édition 2021, créée en 1927 par l’architecte et designer Gio Ponti, puis l’appartement d’Auguste Perret conçu en 1932, cadre de l’édition 2022, Genius Loci nous a convoqués pour cette 3e édition dans la maison-atelier du peintre Amédée Ozenfant, joyau architectural construit par Le Corbusier et Pierre Jeanneret en 1923. 

Nous pénétrons ainsi dans l’une des premières réalisations du Corbusier, alors ami du peintre, située dans le 14e arrondissement de Paris, face aux réservoirs Montsouris.

Caractérisée par une monumentale verrière d’angle, témoin des prémices du style moderne de l’architecte, cette maison-atelier se dévoile par différents niveaux et espaces, pensés selon l’activité humaine. Ici, tout est question de hauteur. Le premier étage était donc utilisé pour les chambres et la cuisine, tandis que le second étage abritait un lieu de vie baigné de lumière, offrant une vue dégagée et verdoyante… Enfin, un toit-terrasse permettait de mieux apprécier l’environnement extérieur. 

C’est au second étage que nous sommes invités à découvrir l’ensemble des œuvres « romaines » de l’artiste pluridisciplinaire Benoît Maire, qui ont pour la plupart été réalisées au sein de la villa Médicis, partenaire de l’événement, durant sa résidence entre 2021 et 2022. 

Mobilier, peintures, sculptures et vidéos viennent converser avec la pureté radicale de ce lieu, délivrant un réel parcours architectural et artistique. 

Parmi les réalisations à voir, une sculpture en aluminium adossée au mur de la bibliothèque, espace d’élévation de l’esprit pour Le Corbusier, nichée en hauteur, trouble les visiteurs. Intitulée La Rose est sans pourquoi, inspirée d’un poème du poète allemand Angelus Silesius, cette tête d’enfant dont le regard fixe l’horizon au travers de la baie vitrée interroge notre quête incessante du contemplatif. 

Autre réalisation de toute beauté, une lampe Médicis sur pied, en acier, reproduction à l’échelle 1/100e de la villa Médicis, qui allie art, design et architecture. Mais aussi la sculpture en bronze peint intitulée Fuite indexée qui dévoile un homme sans pieds, genou à terre, tenant sur son bras le corps d’un animal sans tête – à la suite d’un incident, la sculpture, tombée des mains de l’artiste qui n’aimait pas sa première version, s’est retrouvée démembrée, mais finalement achevée… Là encore, l’artiste ne cesse de poser la question du temps, que ce soit dans le processus de création, dans la nature qui nous entoure ou encore dans notre existence, comme le fit le grand maître de l’architecture qui œuvra toute sa vie pour trouver le juste équilibre entre corps et environnement.

Un dialogue entre passé et futur qui a fait vibrer, le temps de l’exposition, les murs de ce joyau architectural. 

Mélissa Burckel

« Benoît Maire à l’Atelier Ozenfant »

Maison-atelier d’Ozenfant53, avenue Reille, Paris 14e 

Exposition organisée par Genius Loci pour son édition 2023

En partenariat avec la villa Médicis, Académie de France à Rome

geniusloci-experience.com