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CARLIJN JACOBS, FOLIES GRAPHIQUES ET FANTASQUES

La photographe de mode néerlandaise présente au musée Foam, à Amsterdam, sa première exposition personnelle qui met en lumière son imagerie visuelle excentrique, vintage et colorée.

© Carlijn Jacobs
© Carlijn Jacobs

Si son nom n’est pas familier au grand public, certaines de ses images le sont beaucoup plus. À commencer par la couverture de l’album Renaissance de Beyoncé et les clichés de Bella Hadid en androïde pour Heaven by Marc Jacobs.

Cette conteuse visuelle, originaire des Pays-Bas et basée à Paris, a rapidement tapé dans l’œil de la profession. Sa touche expressive, créative et décalée puise dans les nuances du surréalisme et l’imagerie des années 1980 et 1990.

Fusionner les styles et sortir de sa zone de confort, tel est le credo de cette ancienne diplômée en photographie de l’Académie Willem de Kooning de Rotterdam. En 2021, la trentenaire publie sa première monographie, Mannequins (Art Paper Editions), où des figurines de vitrines imitent la gestuelle et les mimiques de la mode.

© Carlijn Jacobs
© Carlijn Jacobs
© Carlijn Jacobs

En septembre 2023, elle sort Eyes (Note Note Éditions), explorant le thème de l’œil, cet organe fascinant qui donne lieu à autant de récits que de représentations. Cette publication se double aujourd’hui de sa première exposition personnelle : le musée Foam à Amsterdam la met à l’honneur à travers « Sleeping Beauty », présentée comme « une invitation à un conte de fées dans le subconscient ».

Atmosphères non conformistes

Ses visions créatives repoussent ici les limites de son esthétique, explorant l’intelligence artificielle comme « des images fixes d’un cauchemar étrangement attrayant ». C’est toute la singularité du portfolio de Carlijn Jacobs qui, en quelques années, a su multiplier les collaborations avec les magazines (Vogue, AnOther Magazine, Dazed, Pop, M le magazine du Monde, D la Repubblica) et les marques (Acne Studios, Chanel, Gucci, Louis Vuitton).

Les œuvres présentées dans l’espace amstellodamois combinent ainsi son travail de commandes avec des clichés plus personnels.

© Carlijn Jacobs
© Carlijn Jacobs

La photographe fait place ici à l’importance qu’elle accorde aux costumes et aux déguisements au sein des cultures, comme ceux des geishas japonaises, du carnaval vénitien et de la sphère mode actuelle. Tout comme elle sonde la notion de masque. « Je suis fascinée par cette idée. On se cache derrière un accessoire et on peut devenir quelqu’un d’autre », explique-t-elle, précisant : « Le monde de la mode est en fait une forme d’évasion : on crée un nouveau personnage. Changer de look et combiner l’existant avec l’inexistant sont des composants fondamentaux dans mon travail : “embellir” la réalité et ainsi façonner un monde qui n’existe pas encore. » Pour enrichir l’espace, Carlijn Jacobs convie à ses côtés l’artiste et designer néerlandaise Sabine Marcelis pour mieux créer ensemble un « monde de rêve ultime ». 

« Sleeping Beauty »

Foam

Keizersgracht 609, Amsterdam (Pays-Bas)

Jusqu’au 21 janvier 2024

carlijnjacobs.com

foam.org

© Carlijn Jacobs

Nathalie Dassa