Les portraits lumineux de la photographe polonaise, installée à Berlin, offrent des échappées visuelles à la frontière entre la mode et les beaux-arts.
Olga Urbanek sonde la solitude humaine et la connexion entre le corps, les vêtements et l’environnement dans des images inondées de couleurs. Cette diplômée en histoire de l’art à l’Université Cardinal Stefan Wyszynski et en production à l’Académie du cinéma et de la télévision, toutes deux situées à Varsovie, a quitté sa Pologne natale pour s’installer en Islande. Tout abandonner fut pour elle la meilleure décision, lui permettant de recommencer et de vivre la vie dont elle rêvait. Depuis lors, cette virtuose de 36 ans s’est lancée dans la photographie en autodidacte, remportant en 2018 le premier prix dans la catégorie Beaux-arts des Chromatic Awards. L’année suivante, elle figurait parmi les finalistes des Sony World Photography Awards et du Mois de la photographie de Los Angeles. En 2023, Olga Urbanek a enchaîné les expositions à Varsovie et Berlin ou elle vit aujourd’hui. Ses portraits ont ce don de savoir fixer et danser avec ses sujets dans un entremêlement de formes, de couleurs et de textures.
Envolées contemplatives
D’un fond uni à un paysage sableux, verdoyant, rocheux ou rocailleux, ses compositions sont subtilement chargées d’informations, flirtant naturellement avec la mode et les Beaux-arts. Un travail toujours baigné de lumières et de contrastes. Elle s’amuse avec les formes pointues, sculpturales, tournoyantes, floutées, en mouvement, nous exhortant à vivre d’expériences et non de matérialité. À l’image de ces modèles dont les vêtements ondoient comme des vagues, de ces corps sculptés telles des roches sur le sable, de ces cheveux qui flamboient sous le soleil ou qui ondulent à la manière des éventails. La photographe fait non seulement place à la beauté et au langage unique du corps nu, mais établit également un dialogue entre la silhouette et l’habillement. À l’exemple de ce mannequin serein dans sa robe en tulle extra-volume ou de ce modèle prêt à bondir dans sa tenue fitness, s’imposant autant qu’il se fond dans l’environnement naturel. Olga Urbanek touche ainsi le point culminant, à la fois narratif, poétique et visuel, de ses explorations photographiques.
Crédits photos :
- Olga Urbanek, Rodeo girl off duty, 2023
- .Olga Urbanek. Anna, 2019
- Olga Urbanek, No title, 2020
- Olga Urbanek, Eve, 2019
- Olga Urbanek, Kopi – Fungi collection, 2022