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DIGNITAIRE MAYA

France – Paris

Parmi les artefacts que nous ont légués les Mayas se trouvent des visages à taille réelle ou plus grands que nature comme celui-ci, modelés à partir d’un stuc blanc confectionné à base de chaux et d’argile. Parce qu’on a retrouvé ces figures dans les ruines de cités ou de temples, et non pas dans des tombes, les chercheurs et archéologues en ont déduit qu’il s’agissait très certainement de visages de souverains ou de dignitaires religieux, destinés à être fixés comme éléments ornementaux aux façades des temples. 

© Opus

On remarque souvent à la surface des têtes mayas en stuc de nombreuses petites lignes, stigmates des racines et lianes de la jungle environnante qui recouvrirent peu à peu ces œuvres après qu’elles furent tombées des ruines des bâtiments auxquels elles avaient un jour été fixées. Au fil des siècles, toute cette végétation a formé une sorte de gangue protectrice, préservant le stuc de l’érosion et d’une probable destruction. 

Ce visage est éminemment maya : une bouche entrouverte sur une langue apparente ; une lèvre inférieure rectiligne sous une lèvre supérieure fortement ourlée ; un nez classiquement busqué, avec deux narines plutôt développées ; des yeux en amande, partiellement recouverts de deux paupières saillantes, comme le reste de l’arcade sourcilière. L’épaisseur de la sculpture a permis à l’artiste de creuser en profondeur et d’accentuer les traits qui confèrent à l’œuvre cette présence et cette grande sérénité. 

De face, et malgré une expression de profond recueillement, le personnage semble bien vivant, les yeux visibles et ouverts. De profil, en revanche, du fait de cette fente latérale qui joint entre elles les deux paupières, les yeux semblent parfaitement clos, suggérant de toute évidence un personnage endormi ou décédé. Si nous ne pouvons l’affirmer avec certitude, cette caractéristique pourrait néanmoins indiquer que ces têtes en stuc anciennement accrochées aux façades des temples et des palais constituaient une sorte de galerie de portraits, à la mémoire d’anciens souverains ou de grands prêtres disparus.

JEAN-CHRISTOPHE ARGILLET

Furstenberg Gallery
8, rue Jacob, Paris 6e 
galerie-furstenberg.fr

Légende de l’image : 
Grande figure portrait de dignitaire
Stuc calcique à restes de pigments
Mexique ou Guatemala, culture maya
500-800 apr. J.-C.
Hauteur : 30 cm  Largeur : 23 cm  Épaisseur : 16 cm

OPUS – ANCIENT ARTS GALERIE JOSEPH
116, RUE DE TURENNE, PARIS 3E
DU 20 AU 24 SEPTEMBRE 2023
OPUSARTFAIR.COM