Théories scientifiques et pseudo-scientifiques, dispositifs mnémoniques ou troubles divers qui la concernent, tout devient ici terrain d’expérimentation pour la photographe polonaise.

Cette ancienne diplômée de l’Académie des Beaux-Arts et de l’Académie de Photographie à Varsovie explore les souvenirs et ses mécanismes. Dans son travail photographique, notamment sa série Traces, Weronika Gęsicka puise dans des banques d’images et des documents d’archives pour obtenir, créer et rassembler des clichés qui reflètent les modes de vie du passé afin de manipuler ces scènes idéalisées en les déformant numériquement.

Son œuvre, entre vérité et fiction, questionne ainsi notre perception et cet « engouement contemporain » à réunir des éléments collectifs qui définissent peu ou prou notre identité. Avec sa série Collection, qui nous intéresse particulièrement ici, elle dirige autrement sa réflexion.


L’artiste de 39 ans conçoit des objets et des artefacts qu’elle capture derrière l’objectif. Cette approche expérimentale, en collaboration avec des artisans et des artistes, s’inspire de sa trajectoire de vie, tout en utilisant son propre corps comme modèle. Weronika Gęsicka tente ainsi d’analyser « comment les choses quotidiennes peuvent être un signe de l’époque dans laquelle elles sont créées » et si « cette réalité sera interprétée par les anthropologues de la culture et aura une influence dans un futur lointain ».
Varsovie – Pologne