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18e EXPOSITION INTERNATIONALE D’ARCHITECTURE  – LA BIENNALE DI VENEZIA

PAVILLON FRANÇAIS

Ball Theater

“Un théâtre pour réveiller le désir d’utopie” : voici la belle proposition de l’agence Muoto représentant la France pour cette 18ème Biennale d’architecture ayant pour thématique « Le Laboratoire du Futur ». 

Architecture sonore interagissant avec le visiteur, espace performatif, le Ball Theater a été pensé comme « une invitation au voyage » par une équipe pluridisciplinaire : Georgi Stanishev et Clémence La Sagna pour la scénographie (immersive) et Anna Tardivel pour la programmation (mêlant musiques, art vivant et arts visuels), associés à Jos Auzende (spécialiste de la scène musicale et de la performance d’avant-garde, et des cultures post-internet, ayant signé la programmation du Batofar puis d’In famous, avant de devenir co-directrice artistique de la Gaîté Lyrique).  

Une architecture-théâtre

Ball Theater – La Fête n’est pas finie : le titre en forme d’injonction ou de proclamation de cette demi-sphère de métal semblable à une boule à facettes géante annonce le rôle de ce « lieu de fête et d’expérimentation » voué à être activé par des bals, des résidences-ateliers et des tables rondes qui se tiendront durant toute la durée de la Biennale pour « fabriquer ensemble de nouveaux imaginaires et construire notre futur »1 car, selon les concepteurs de ce Ball Theater, « le théâtre est par essence un laboratoire des identités, des lieux et des imaginaires » et le dispositif mis en œuvre, offrant aux visiteurs une expérience à la fois spatiale, esthétique et sonore, « permet de se projeter dans un ailleurs et dans le futur ».

Une architecture prospective

Architecture modulable et légère inscrite dans la figure parfaite du cercle, cette hémisphère miroitante renvoie au globe terrestre (représentant le monde en miniature) et aux architectures utopiques. Conçu pour « réveiller nos désirs d’utopie » mais aussi « convoquer l’imaginaire de la fête », il en appelle à une nouvelle conception de l’architecture, non plus figée et purement représentative, mais expérimentale et prospective.

Vaisseau de fortune, capsule futuriste, cabane néo-primitive ?…   L’ambivalence formelle de cet ovni architectural est d’ailleurs destinée à nous troubler et à nous interroger, de même que les fragments de voix, chuchotements, interférences radiophoniques et autres bruits fantomatiques s’en échappant… Abri, cocon, habitacle, scène ou nacelle ? Aux visiteurs de décider de l’usage de ce théâtre sonore conçu comme « une chambre d’écho et de résonance » pour « écouter, capter, émettre des sons et tenter d’imaginer de nouveaux rituels »…Une proposition festive et poétique.

1 Erol Ok, directeur général de l’institut français, opérateur du Pavillon français.

Jusqu’au 26 novembre

labiennale.org

Stéphanie Dulout