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ITAR : ARCHITECTURE ENGAGÉE

France – Paris

Fondée en 2006 par Ingrid Taillandier, l’agence d’architecture ITAR a cette particularité de remettre l’humain au centre de chacun de ses projets. L’essentiel étant d’apporter à chaque utilisateur un enrichissement de son quotidien où lumière naturelle et espaces ouverts permettent d’habiter simultanément la ville et son logement.

© Sergio Grazia

Pour ITAR Architectures, la densité est au cœur du vivre ensemble, de l’accroissement des populations et des problématiques environnementales.   

© David Foessel

*Selon un sondage effectué en 2007 par la Sofres 1 auprès d’un échantillon de 1 000 personnes supposées représenter l’opinion nationale, 67 % des personnes interrogées voient dans la densité quelque chose de négatif. Lorsque l’on fustige la densité, c’est en fait bien souvent l’architecture et l’urbanisme modernes que l’on condamne, alors que ces derniers entendaient offrir une alternative à la ville traditionnelle, trop dense et favorisant les épidémies.

© Sergio Grazia

Pour ITAR Architectures, plutôt que de stigmatiser la densité, il faudrait en avoir une approche raisonnée, c’est-à-dire la considérer intelligemment et œuvrer pour une prise de conscience collective dont l’objectif serait la diminution des consommations et l’équilibre ville-nature. 

© Gaela Blandy

Pour parvenir à cette densité raisonnée, Ingrid Taillandier et son équipe n’hésitent pas à s’inspirer, voire à s’entourer de sociologues, philosophes ou géographes, afin de répondre au plus juste aux définitions des termes « habitat », « logis » ou encore « maison ». Le lieu d’habitation n’est plus simplement un logement : il est aussi un refuge du corps et de l’esprit dans lequel chacun devient acteur de sa propre existence et de son environnement. La lumière naturelle est l’un des éléments fondamentaux de l’approche adoptée par ITAR Architectures. En effet, il apparaitrait impensable aujourd’hui de concevoir un immeuble sans espaces extérieurs, balcons, loggias ou terrasses. Toutes ces évolutions de l’usage de l’habitat sont prises en compte dans les processus de production de chacune des réalisations de l’agence.

© 11h45

Ainsi, pour le projet NEY (Paris 18e) et ses 72 logements scindés en deux volumes reliés par un socle commun (une crèche), la séparation prend en compte l’environnement global du quartier en permettant aux autres constructions, plus anciennes, de garder leurs vues dégagées. 

© Fabrice Besson

Les étages sont conçus comme des strates pour permettre l’ensoleillement de la cour de la crèche et offrir une vue du ciel, que l’on soit au rez-de-chaussée ou au dernier étage. 

Chaque terrasse ou loggia devient une pièce supplémentaire à vivre et un espace à soi. Les assemblages géométriques des briques donnent cette impression de voir sans être vu et offrent aux façades un motif délicat qui joue avec la lumière. 

© 11h45

Le projet Tour Batignolles (Paris 17e) avec ses 121 logements illustre bien lui aussi l’approche de l’agence, prenant en compte le parc Martin Luther King et les cieux parisiens. Divisés en trois entités, autour d’un cœur végétalisé, les logements sont répartis en plusieurs maisons individuelles, un immeuble de 7 étages et une tour de 50 m de hauteur qui offre une vue dégagée sur la tour Eiffel et le Sacré-Cœur. Les balcons sont généreux (12 m2) et préservés des vis-à-vis grâce aux filtres « papillons » disposés en quinconce. Au dernier étage, sur le toit-terrasse, la Kitchen Club permet aux occupants de cuisiner et de partager des moments conviviaux. Par ailleurs, un studio et une laverie partagés participent aussi au bien-être des habitants. 

© 11h45

Ces deux exemples nous montrent une nouvelle manière de repenser l’habitat prenant en compte les habitants et leur environnement. Une approche et des valeurs essentielles qui inspirent chaque jour Ingrid Taillandier et son équipe au sein de l’agence ITAR Architectures, afin d’offrir aux habitants une nouvelle façon de s’approprier leur logement. 

1.  Société française d’enquêtes par sondages (aujourd’hui TNS Sofres)

*Ouvrage : Density of lives  (Les vies denses) de Ingrid Taillandier, Olivier Namias  et Laura Cardin

Mélissa Burckel

ITAR ARCHITECTURES 

66, rue de Turenne, Paris 3e 

itar.fr

Ingrid Taillandier :
Architecte DPLG depuis 2000, Ingrid Taillandier a très rapidement porté son attention sur trois activités : la pratique de l’architecture, l’écriture et l’enseignement. Elle est diplômée de l’École d’architecture de Paris-Belleville et d’un master de l’université de Columbia à New York.

Membre de l’Académie d’architecture 
Chevalier de  l’ordre des Arts et des Lettres
Mention spéciale Prix des femmes architectes 2017