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LES PORTES DU POSSIBLE, ART & SCIENCE -FICTION

« La science-fiction est l’agent subversif du doute […] Sous couvert d’anticipation, elle nous éclaire sur les évolutions et tendances sociétales et scientifiques actuelles, porte l’espoir d’un monde réenchanté par la puissance de notre imaginaire et nous fait rêver de métamorphoser l’utopie en réalité1. » 

© Zanele Muholi
© Aida Muluneh
© Aida Muluneh
© Fabrice Monteiro

Des Radioactive Cats vert fluo de Sandy Skoglund à l’homme dormant dans un bain turquoise électrolytique de Tishan Hsu (Breath 4, 2021), en passant par les « interactions symbiotiques » humano-végétales de Castellanos & Valverde, le Centre Pompidou-Metz nous invite à ouvrir « Les Portes du possible » à travers plus de 200 œuvres témoignant de l’attraction grandissante exercée par la science-fiction (SF) sur les arts visuels, de la fin des années 1950 à nos jours. 

© Jeannette Ehlers
© Kevin Mcgloughlin

Une exposition-fleuve hautement subversive mais avant tout prospective, contrebalançant les dystopies chères au genre par les utopies transhumanistes ou écologiques des tendances plus récentes du biopunk ou du solarpunk, envisageant la SF comme un outil d’émancipation et de reconnexion au vivant davantage que comme une fuite – dans l’espace ou le cyberespace. 

© Konrad Klapheck

Ainsi, si Fabrice Monteiro, dans sa série Prophecy, fait surgir d’une montagne de détritus une géante sorcière aux allures d’Érinye morigénant contre les fumées noires, Max Hooper Schneider avec son Estuary Holobiont intronise un « supra-organisme machinique », « cohorte de micro-organismes » post-apocalyptique attestant de la puissance du vivant et apparaissant comme une promesse de résurrection, tandis que le duo Castellanos & Valverde, avec ses capteurs de vibrations végétales à porter 2 revisitant « l’homme-machine » – pour « concevoir un nouveau type d’interface entre le corps humain et les plantes » –, nous laisse entrevoir une régénérescence possible. De là à promettre « le meilleur des mondes possibles »… « Il faut cultiver notre jardin », rétorque Candide à Pangloss qui se réjouit de l’issue heureuse de leurs folles pérégrinations à la fin du conte philosophique de Voltaire. Prenons-en de la graine et ouvrons donc les portes du possible…

© Konrad Klapheck
© Sandy skoglund
  1. Texte de Laurent Le Bon et Chiara Parisi (respectivement président et directrice du Centre Pompidou-Metz) dans la préface du catalogue.   
  2. Symbiotic Interaction (Wearable), 2016-2017

« LES PORTES DU POSSIBLE. Art & science-fiction » – Centre Pompidou-Metz 

Jusqu’au 10 avril

1, parvis des Droits-de-l’Homme, Metz

France

centrepompidou-metz.fr

Stéphanie Dulout