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SUSA TEMPLIN / NICK DAWES : LAYERS UPON LAYERS

Procédant par superposition d’images photographiques d’architectures parcellaires assemblées par jeux d’emboîtements et de désaxements, de transparences et d’interférences chromatiques et lumineuses, Susa Templin nous livre une vision kaléidoscopique de l’espace. Découvertes sur le stand de la galerie Anita Beckers à Paris + by Art Basel, ses compositions affichées sous plexiglass nous ont d’emblée séduits pour la douceur harmonieuse de leurs assemblages et variations chromatiques et l’étrangeté de leur construction en mille-feuilles. On comprend à présent leur complexité, à la faveur de l’exposition de la galerie Beckers à Francfort confrontant les œuvres de Susa Templin (basée à Francfort) à celles d’un autre artiste procédant par superposition de couches, le peintre Nick Dawes (basé à Londres).

Nick Dawes, File, 2022, oil on canvas, 100 x 80 cm, unique piece
©Nick Dawes
Courtesy of the artist and Galerie Anita Beckers

Nick Dawes, 25A, 2023, oil on canvas, 140 x 190 cm, unique piece
©Nick Dawes
Courtesy of the artist and Galerie Anita Beckers

Juxtaposant et superposant des parcelles de murs, d’escaliers, de portes, Susa Templin crée de nouveaux espaces, des Abstractions spatiales déstabilisant notre regard avant de nous entraîner dans une nouvelle dimension. Contrairement aux tableaux cubistes, dont certaines compositions peuvent sembler se rapprocher, il ne s’agit pas ici de peindre le réel sous toutes ses facettes, de le montrer dans sa totalité, sous tous les angles, mais de le transcender, d’abstraire l’espace photographié (et donc passé des trois dimensions à la platitude de l’image) du réel. 


Nick Dawes, Signal, 2023, oil on canvas, 150 x 200 cm, unique piece
©Nick Dawes
Courtesy of the artist and Galerie Anita Beckers
© Susa Templin
Courtesy of the artist and Galerie Anita Beckers

Dans Fenêtres Portes (Berlin), les formes géométriques créées par les reflets viennent se superposer à l’image initiale pour composer, à la manière de l’abstraction géométrique, un espace ambigu. Dans Lumière Espace Couleur déclinant le même motif (une fenêtre) en de subtiles variations chromatiques, Susa Templin utilise un autre procédé déréalisant, celui de la répétition (auquel le Centre Pompidou-Metz consacrera bientôt son nouvel accrochage). 

© Susa Templin
Courtesy of the artist and Galerie Anita Beckers
© Susa Templin
Courtesy of the artist and Galerie Anita Beckers

C’est quant à lui à l’émergence spontanée de formes colorées dans un processus de « coïncidence contrôlée » que se consacre Nick Dawes. Imprégné de la théorie des couleurs (de Goethe) et de leur « effet sensuel et moral »,  mais aussi de celle développée dans les années 1920 par le peintre Johannes Itten sur la coïncidence de différentes couleurs et dégradés, il cherche à donner des formes organiques et imprévues aux surfaces de couleur qu’il superpose en imbibant, couche après couche, la toile d’une peinture à l’huile très diluée dans un processus lent et répétitif.

© Susa Templin
Courtesy of the artist and Galerie Anita Beckers
© Susa Templin
Courtesy of the artist and Galerie Anita Beckers
© Susa Templin
Courtesy of the artist and Galerie Anita Beckers

Stéphanie Dulout

« Layers upon layers » – Galerie Anita Beckers
Braubachstrasse 9, Francfort (Allemagne)
Jusqu’au 11 mars 

www.galerie-beckers.de