L’artiste espagnol SpY crée des expériences artistiques originales, réflexives et aux approches formelles fortes, comme cette spectaculaire sculpture sphérique qui s’inspire de la culture égyptienne antique.
Au cœur des pyramides de Gizeh émerge l’Orbe, conçu par le studio madrilène de l’artiste SpY. Cette œuvre d’art est issue de l’exposition collective « Forever is Now II », organisée par Art D’Égypte / Culturvator, en collaboration avec l’UNESCO et le ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités, explorant les thèmes du passé dans le présent pour rêver au futur de l’humanité.
Dans ses installations à grande échelle, SpY cherche toujours à comprendre l’histoire, l’environnement et la culture.
L’Orbe puise dans les vestiges monumentaux, esthétiques et culturels de l’Ancien Empire égyptien et fait référence à des éléments mathématiques dans ses proportions, tels que nombre Pi.
L’histoire raconte que ce dernier est caché dans la géométrie des pyramides, et qu’on le retrouve en divisant la base de son périmètre (la somme de ses quatre côtés) par deux fois sa hauteur. La forme sphérique de l’œuvre fait allusion à une partie invisible du résultat. SpY matérialise ici cette sphère, plongée dans la nécropole de Gizeh.
La sculpture comme langage
Le concept artistique découle ainsi de la compréhension de ce nombre universel : comment il est lié aux calculs géométriques (hauteur de la pyramide, périmètre, longueur de la circonférence sphérique), mais également à la sculpture. La seconde approche de l’Orbe puise dans les apports immatériels et spirituels de la civilisation égyptienne.
Dans l’histoire, les miroirs, éléments donc matériels, établissaient un lien entre les deux mondes, se référant à la lumière du soleil et aux notions de création et de renaissance. La surface de cette sphère sculpturale reflète à la fois le panorama environnant (pyramides, ciel, désert) et les visiteurs-spectateurs, grâce à tous les miroirs circulaires, créant un lien vivant et une réflexion fragmentée multiple.
Le projet de SpY met ainsi en exergue l’héritage égyptien et transcende le temps, tout en répondant à son objectif de faire évoluer « l’art urbain vers l’art public ».
Nathalie Dassa