Conçu par le fameux architecte naval William Fife il y a plus de quatre-vingts ans, cet élégant voilier acquis par Panerai a repris la mer, grâce à une restauration réalisée dans les règles de l’art.
Rares sont les navires d’exception comme Eilean à être parvenus jusqu’à nous. Ce ketch de 1936 a pourtant été construit par l’un des plus prestigieux chantiers navals de l’époque, Fife & Son, fondé en 1807 en Écosse, sur les bords de la Clyde. Spécialisée dans la plaisance depuis 1848, célèbre pour la qualité de ses bateaux alliant une construction sans faille, un équilibre remarquable et une élégance racée, l’entreprise familiale a assis sa notoriété en remportant de nombreuses régates. William Fife III a continué de développer le savoir-faire hérité de ses prédécesseurs en devenant l’un des plus grands architectes navals de son temps. Fournisseur des têtes couronnées et des magnats de l’industrie et du commerce, il a conçu aussi bien des voiliers pour la Coupe de l’America que des navires de croisière.
On lui doit notamment le dessin d’Eilean, dont le nom signifie « petite île » en gaélique. Ce voilier a été commandé par les frères James V. et Robert W. Fulton, de riches négociants en métaux membres du Royal Gourock Yacht Club, pour naviguer le long des côtes occidentales de l’Écosse… Ce magnifique deux-mâts aurait pu disparaître s’il n’avait attiré l’attention d’Angelo Bonati, PDG de Panerai, qui en a fait l’acquisition en 2006. Connue pour ses montres de luxe, la maison florentine, qui a été le fournisseur exclusif de la marine italienne pendant des décennies, est en effet également célèbre pour le Panerai Classic Yachts Challenge. Trois ans de restauration, représentant 40 000 heures de travail, ont été nécessaires aux artisans du chantier naval Francesco Del Carlo, à Viareggio, pour redonner au voilier son lustre d’antan. Depuis son inauguration en 2009, Eilean a renoué avec les régates. Dernièrement amarré à Venise, au large de l’île San Giorgio Maggiore, à l’occasion de Homo Faber – une manifestation célébrant le meilleur de l’artisanat –, il ne devrait pas tarder à reprendre la mer pour de nouvelles aventures…
Sophie Reyssat