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MONA OREN

LAISSE SON EMPREINTE

De la cire au sel, elle file la métaphore en jouant avec les états de la matière. Ses oeuvres s’inscrivent dans un récit poétique qui nous parle du temps. Elles en matérialisent la mémoire.

En 2001, Mona Oren filmait ses premières fleurs de cire, qu’elle jetait près d’une rose de sel émergeant à la surface de la mer Morte. Elle était alors encore étudiante aux Beaux-Arts de Paris. Vingt ans plus tard, après avoir exploré les multiples facettes de la cire, devenue sa signature de sculptrice, la voici de retour sur la terre de ses origines pour la faire symboliquement refleurir. Cette fois, elle a semé sur le sol marin des tulipes couleur de nuit, que le contact de l’eau a fait bourgeonner de cristallisations éclatantes de blancheur. Les affinités entre la cire et le sel, translucides et immaculés sous leur forme solide, dissous sans jamais disparaître, mais se transformant à l’infini pour créer de nouvelles empreintes, ont invité l’artiste à associer ces matériaux qui nous parlent de l’écoulement du temps de manière organique. Ainsi est né le Dead Sea Project, présenté cet été dans sa première grande exposition personnelle, à la Fondation espace écureuil de Toulouse.

Mona Oren souhaite approfondir cette exploration métaphorique à travers ses sculptures de cire devenues des cocons de sel, ses installations, ses vidéos, ses photographies et ses dessins. Jouant avec les sens comme avec l’espace, elle a initié un changement d’échelle dans son travail avec un mur de 25 m2 entièrement revêtu d’un dégradé de cire blanche minérale et de cire d’abeille, à la teinte et à l’odeur miellées. Elle compte également poursuivre ses toutes nouvelles expériences associant verre et sel. L’artiste demeure néanmoins fidèle à ses fleurs de cire, dont l’emblème est aujourd’hui la tulipe. Elle s’est ainsi lancée dans la création de 10 000 pièces uniques, dont les bouquets sont disséminés chez les collectionneurs du monde entier. Ces derniers ont pour mission de les prendre en photo pour participer à cette oeuvre collective et créer, par la réunion de leurs clichés, le vaste champ virtuel de Wax Tulip Mania. Avec cette aventure de plusieurs années, c’est entre les Hommes que Mona Oren entend cette fois tisser des liens.

www.monaoren.com

Par Sophie Reyssat

MONA OREN