2013 : Karl Lagerfeld transformait la nef du Grand Palais en galerie d’art contemporain afin de présenter sa collection printemps-été 2014. Les prémices d’un soutien de taille au monde de l’art : quelques années plus tard, la maison de couture devient mécène exclusif du palais Galliera, à hauteur de 5,7 millions d’euros, permettant au musée d’ouvrir une galerie de collections permanentes. En 2018, la marque au double C fait un don de 25 millions au Grand Palais, l’emblématique bâtiment parisien de la Belle Époque et écrin des défilés Chanel depuis plus de dix ans. Depuis, la maison ne cesse de multiplier les projets philanthropiques. Pendant le confinement, elle met en place le Chanel Culture Fund, un programme de soutien aux jeunes artistes. En juillet dernier, elle devient grand mécène de la cinémathèque française pour une durée de trois ans. Une prolifération de projets altruistes qui consolide son lien déjà étroit avec la culture, tout en faisant écho à la démarche de Gabrielle Chanel qui avait soutenu de nombreux artistes à son époque.
La grande couturière ayant souvent fait l’objet de controverses, on oublie parfois sa générosité auprès de ses amis artistes : Picasso, Cocteau, Reverdy… tous ont pu compter sur son assistance sans faille. Si la maison rend aujourd’hui hommage à son illustre fondatrice, elle perçoit toutefois certains privilèges, comme la privatisation du Grand Palais (dont l’entrée sera rebaptisée « Gabrielle Chanel » à sa réouverture) pour ses événements, une rétrospective majeure au palais Galliera et une jolie mise en lumière à la cinémathèque française, qui avec l’aide de son mécénat, restaurera le film L’Année dernière à Marienbad dont Coco a signé les costumes de l’actrice principale, Delphine Seyrig. Une manière aussi d’être sur toutes les lèvres…
Et ailleurs ?
Si l’Italie bénéficie d’un patrimoine très riche, la plupart des éléments architecturaux qui le composent datent d’il y a plusieurs siècles et nécessitent des travaux de restauration coûteux. Pour sauver ces édifices touristiques, là encore, les groupes de luxe n’hésitent pas à mettre la main au portefeuille. C’est le cas de Tod’s qui s’était engagé en 2011 à participer à la rénovation du Colisée de Rome à hauteur de 25 millions d’euros. Des travaux qui viennent de se terminer, considérés comme « un devoir » mais aussi « un plaisir », comme l’a déclaré à l’AFP le PDG du groupe, Diego Della Valle. À noter que ces mécénats en Italie relèvent presque d’une tradition. Fendi et la fontaine de Trevi (Rome) ou Bulgari et la place d’Espagne (Rome): les exemples sont nombreux et témoignent d’une volonté de sauvegarde d’un patrimoine qui fait la renommée mondiale et la fierté du pays.
par Marie Courtois
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