Partager l'article

EDWART VIGNOT: Rencontre avec un artiste singulier

C’est à la Galerie Guido Romero Pierini – Michael Timsit au 37, rue Chapon à Paris qu’Edwart Vignot expose ses œuvres détournées et ses créations personnelles. À l’occasion de son exposition « Les lèvres dépassent le mètre, histoire(s) de mieux embrasser l’art », le magazine Acumen de Galerie Joseph a rencontré l’artiste. Portrait d’un créateur aux mille et une facettes.

À peine franchi la porte de la galerie, on est tout de suite surpris par la diversité des œuvres exposées.

Les créations d’Edwart Vignot font écho aux maîtres anciens, à travers ses hommages ou autres jeux de correspondance. L’artiste tisse des liens immuables avec l’art, passé et présent.

Itinéraire d’un enfant curieux

Ancien publicitaire ayant aussi été responsable du département des dessins anciens chez Christie’s à Paris, Edwart Vignot a eu plusieurs vies, mais l’art a toujours été son fil conducteur. Collectionneur depuis son plus jeune âge et créateur dans l’âme il a cherché, dans sa nouvelle exposition rue Chapon, son inspiration auprès d’autres artistes qu’il admire.

Ainsi, il se réfère à Warhol en encadrant de manière grandiloquente la carte d’adhésion au programme fidélité McDonald’s. C’est toujours à Warhol qu’il adresse un clin d’œil en jouant dans une oeuvre sur le W de son prénom « Ed- W-art », ainsi qu’à Mondrian en retournant et détournant deux simples encadrements.

« White Mondrian, c’est un Mondrian à peindre soi-même. Normalement, on achète le coté visible d’une gravure encadrée, autrement dit son recto. J’ai tout de suite vu qu’il fallait s’intéresser à l’arrière, son verso, mille fois plus imaginatif et plus beau. »

Le fil conducteur de son processus de création ?
« Ce que j’aime, c’est vulgariser l’histoire de l’art pour porter celle-ci au plus grand nombre, m’exprimer le plus simplement pour faire connaître aux gens la beauté de l’art visible et surtout invisible qui nous entoure. », explique Edwart Vignot.

 

Tell+épris,+2017(web)

La singularité des œuvres détournées

Rendre accessible l’art chez Vignot, c’est exposer de manière esthétique, épurée et ludique.
Dans cette « première rétrospective », vous aurez l’occasion de retrouver une œuvre inspirée d’Oscar Wilde, avec une plaque magnifiquement encadrée : « La vie imite l’art » ! Cet hommage, rendu également à Albrecht Dürer, Théodore Géricault et Ernest Meissonier, dans ce film d’une minute où un cheval contemple la peinture d’un cheval mort. Quelques instants plus tard, l’animal vivant prendra la même pose aux cotés d’un des derniers tableaux du célèbre peintre du Radeau de la Méduse.

Un court moment de puissance et de douceur où l’on est simplement séduit par la beauté. Edwart Vignot salue aussi l’oeuvre de Rodin en évoquant sa vraie nature et ses fondamentaux. Vous apercevrez également des œuvres inspirées de Joan Mitchell, Jacques-Louis David ou encore  Salvador Dali.

Pour Edwart Vignot, « L’ADN de l’artiste, ce n’est pas son sang mais son style. »

Une des pièces phares de l’exposition spécialement réalisée pour cet évènement est un canon à baisers en nuages, clin d’oeil céleste à René Magritte, qu’Edwart a appelé THE KISS CLOUD CANNON.

edwart vignot exposition

Celui qui créa 30 œuvres originales pour les 20 ans de la réouverture du musée des Beaux-Arts de Nancy évoque aussi cet été ses nombreuses influences comme Delacroix, Canaletto, Morandi, Giacomelli, Ensor, Hugo, Rothko, les sculpteurs baroques et même l’Égypte ptolémaïque. Une kyrielle d’artistes aux visions et aux styles différents qui marquèrent à jamais l’histoire de l’art, et surtout Edwart Vignot…

« Quand j’étais enfant, j’aimais être seul, je notais, j’observais et je ne disais rien. J’ai toujours été attiré par tout ce qui était visuel. Je reviens de loin et j’étais près de tout. Je suis curieux de naissance, je capte les choses, j’ai une assez bonne mémoire, je ne m’ennuie jamais. Cela m’oblige à être en recherche d’activités qui me comblent en permanence. En bref, je serais incapable de faire le même métier toute une vie. Mais Artiste, ça oui ! »

Entre réaliser des films, écrire des livres, monter des expositions et encourager des artistes émergents, Edwart Vignot a plus d’une corde à son arc

Ses films préférés : 

  • Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway 
  • Hollywood Boulevard de Allan Arkush et Joe Dante 
  • Manhattan de Woody Allen

Ses écrivains préférés : 

  • Gustave Flaubert : Un cœur simple 
  • Italo Calvino : tout l’Oeuvre dont Le baron perché 
  • Honoré de Balzac : La peau de Chagrin
  • Jean de La Fontaine : Les Fables

Ses lieux préférés : 

  • La National Gallery de Londres
  • Le musée de la Chasse à Paris

Le lieu qui l’inspire : 

  • Le musée des Beaux-Arts de Nancy qui lui a offert la chance de créer pour les 20 ans de sa réouverture des oeuvres en relation directe avec les collections du musée. 

Sa madeleine de Proust : 

  • Le chant des hirondelles qui annoncent le printemps. 

Ses restaurants préférés : 

  • Le Bougainville, 5, rue de la Banque, Paris 2e 
  • Le Bistrot Valois, place de Valois (près du musée du Louvre) 
  • Le Bistrot de Paris, 33, rue de Lille, Paris 7e