Palais de Tokyo, carte blanche à Anne Imhof
L’artiste allemande Anne Imhof investit le Palais de Tokyo avec une exposition carte blanche aux accents post-punk, radicale et dans l’air du temps. « Natures Mortes » – c’est son nom – se déploie dans les vastes espaces du musée, dénudé pour l’occasion. L’inclassable Anne Imhof fait de cet émouvant squelette le théâtre d’une œuvre d’art totale, mêlant installations, dessins, peintures, sculptures, photographies, vidéos, compositions sonores et même performances (en octobre 2021 seulement).
« Natures Mortes » explore une zone grise, entre la lumière et l’obscurité, la présence des corps et leur disparition, la mélancolie et l’énergie, les élans vitaux et les pulsions de mort. D’emblée, Passage (2021), une installation-corridor constituée de hautes palissades en bois et verre teinté, nous entraîne vers les entrailles du bâtiment. La déambulation se poursuit dans un espace labyrinthique, structuré au moyen de barricades vitrées, parsemées d’imposants graffitis. Çà et là émergent les œuvres d’une trentaine d’artistes de renom : Mohamed Bourouissa, Eugène Delacroix, Cyprien Gaillard, Théodore Géricault, David Hammons, Mike Kelley, Joan Mitchell, Elaine Sturtevant, Wolfgang Tillmans, Cy Twombly ou encore Sigmar Polke, dont le magistral Axial Age (2005-2007) est présenté pour la première fois en France.
Faust, l’une des créations phares de Anne Imhof, récompensée par le Lion d’or de la 57e Biennale de Venise, est convoquée par bribes tout au long de l’exposition. De quoi raviver de bouleversants souvenirs chez les visiteurs ayant expérimenté cette œuvre d’art totale lors de sa (re)présentation en 2017.
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