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« L’Exemplaire » d’Alexandra Golovanoff, un concept-store branché et épuré

Entre deux jeans Levis 501, on aperçoit sa chevelure blonde. Alexandra Golovanoff est en train de ranger ses pièces fétiches, soigneusement chinées puis customisées. La créatrice de mode parisienne vient de dévoiler son concept-store au coeur de Paris. Invitée de la maison Exemplaire, elle expose ses propres vêtements ainsi que ses coups de coeur en tous genres.

Dans cette boutique-écrin de la Rive Droite, Alexandra Golovanoff est un peu comme chez elle. La créatrice propose en effet une sélection personnelle, qui reflète son univers et ses inspirations multiples. La mode se mêle au mobilier, aux objets de décoration et aux bijoux. Des pièces de sa marque éponyme, créée en 2016, sont soigneusement présentées aux côtés d’accessoires signés Pierre Hardy, l’un des créateurs favoris d’Alexandra Golovanoff. Avec L’Exemplaire, la créatrice partage ses histoires d’amitié et affinités personnelles, et dévoile son univers hétéroclite le temps d’un instant.

Malgré les restrictions sanitaires, Alexandra Golovanoff garde espoir. Nous avons rencontré la parisienne pour qu’elle nous parle de ses inspirations et de sa vision de la mode.

Trois questions à Alexandra Golovanoff


D’où vous vient votre passion pour la mode ?

J’ai grandi avec une mère qui faisait tout elle-même : elle tricotait, elle cousait, elle faisait tout pour mes deux soeurs et moi. Je pense que ma passion pour la mode vient de là ! On pouvait aller choisir nos tissus et après, elle nous confectionnait nos vêtements. J’ai de la chance, je suis l’aînée : je gardais mes vêtements une saison, après ils devenaient trop petits. Mes soeurs elles, étaient obligées de porter les vêtements pendant plusieurs années parce que la taille au-dessus était toujours disponible. 

Il s’agit d’abord de la façon d’apprécier le vêtement : sa qualité, sa manière de tomber… Il y a quelque chose que j’aime beaucoup dans la mode et qu’on oublie souvent : la “vestibilité”. C’est voir au-delà du dessin, au-delà de l’objet : Comment le vêtement tombe sur nous ? Est-ce qu’il est flatteur ? Est-ce qu’on se sent belle ? J’adore le pouvoir de la vestibilité !

Pendant très longtemps, je suis restée dans le circuit amateur et puis, un jour, je suis passée dans le circuit professionnel. D’abord, en étant journaliste de mode, puis animatrice de l’émission “La mode, la mode, la mode” et maintenant, en ayant ma propre marque.

Pourquoi ouvrir ce concept-store maintenant ?

Pour faire des choses ! Pour ne pas se laisser miner par la situation actuelle, pour une pulsion de vie, pour faire des projets, pour avancer quoi !

Les garçons de L’Exemplaire sont des collègues et amis. Ils font des cachemires pour hommes. Ils m’ont proposé de curater leur endroit, de l’investir. Je suis une squatteuse émérite ! On a une boutique rue de Varenne – Rive-Gauche – du coup c’était une occasion de vivre une expérience, de faire un concept un peu différent en venant Rive-Droite. Ce ne sont pas les mêmes gens, c’est un autre Paris !

Que voulez-vous valoriser à travers ce concept-store ?

Je veux d’abord valoriser la qualité. L’endroit s’appelle “L’Exemplaire”. Je trouve ce mot très inspirant. Il regroupe plein de choses très belles : l’exemplaire unique, la conduite exemplaire… C’est cette idée de bien se comporter. Les propriétaires se comportent très bien avec moi, ils font preuve d’une grande générosité. J’avais envie d’inviter des gens pour perpétuer cette générosité et mettre en lumière des choses que j’aime. C’est un peu comme si on était dans mon vestiaire ! Il y a les petits bijoux, les chaussures de Pierre Hardy, tout ce que j’adore !

Le jean, c’est le truc dont on me parle le plus. Sur Instagram, on me demande dix fois par jour d’où vient mon jean. Je ne voulais pas lancer ma marque de jeans : c’est trop polluant, c’est trop risqué, beaucoup de gens font des jeans. Je me suis dit : “Vous n’avez pas besoin de moi, mais mon expertise peut servir !’” J’ai donc été rechercher des jeans vintage et plus particulièrement des 501, parce que c’est une coupe dont a très envie en ce moment. Il y a des millions de 501 : il faut trouver les bons ! Je les ai dénichés, puis lavés un par un.

L’idée était simple, mais le projet s’est révélé être, par la suite, assez ambitieux… Mais je suis hyper contente ! Ce sont aussi des pièces uniques.

Cela valorise aussi le fait d’aller dans une boutique. Certaines filles me disent « Mais il n’est pas sur le site… » Comment voulez-vous que je mette un jean vintage sur le site ? Ils sont tous différents ! La taille ne veut plus rien dire. Il y a donc cette idée traditionnelle d’aller dans une boutique et d’essayer un jean. Les jeans sont vintage, ils sont cherchés, trouvés, édités et remis au goût du jour. On valorise aussi le côté up-cycling.

 

L’Exemplaire, par Alexandra Golovanoff

À partir du 2 mars 2021

334 rue Saint-Honoré, Paris 1er

www.alexandragolovanoff.com

par Maéva Ferrenz