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Bien-être / Nouvelles pratiques : À la découverte du healing avec Elya Hasson

« Plus on nettoie un certain nombre d’émotions, plus on atteint le sentiment d’être aligné avec ce qu’on peut faire de mieux »
Elya Hasson

Depuis quelques années, et plus encore en cette période de pandémie, les thérapies holistiques suscitent un engouement croissant et font redécouvrir les bienfaits de traditions et de pratiques alternatives sur le corps et l’esprit. Face à la multitude des possibilités et des enseignements qui font florès, « Le grand livre du healing » d’Elya Hasson s’avère un ouvrage utile. Après plusieurs années passées entre l’Europe et les Etats-Unis à expérimenter médecines alternatives et traditions holistiques, Elya Hasson passe en revue dans cet ouvrage soixante techniques connues ou confidentielles qui permettent de décupler son énergie et de se sentir bien au quotidien. Décryptage et quelques conseils d’une passionnée pour prendre soin de soi.

Vous publiez aujourd’hui un livre sur le healing. Pouvez-vous d’abord nous présenter cette pratique en quelques mots ? 

Elya Hasson : Le healing est un terme global qui regroupe l’ensemble des pratiques de médecines alternatives et de traditions holistiques. Le healing se distingue du wellness, car il va au-delà, en incluant une dimension spirituelle et une approche intégrative de l’Homme. Cette pratique recoupe une soixantaine de techniques différentes, comme l’acupuncture ou le chamanisme, que j’aborde dans mon livre Le grand livre du healing. L’art de guérir en 60 techniques de médecines alternatives et de traditions holistiques. Je distingue les méthodes « majeures » des méthodes « complémentaires ». Les méthodes majeures sont celles qui permettent de se soigner avec les différents axes Corps-Esprit-Âme. C’est par exemple le cas du yoga kundalini qui devient très à la mode. Son impact est très transformatif ! Quant aux méthodes complémentaires, elles vont agir sur un moment particulier. Elles entraînent un lâcher-prise, comme le fait l’acupuncture, mais leur action sera plus limitée et elles ne suffisent pas à nous transformer.

Le yoga kundalini 

Le yoga kundalini est l’une des dix formes de yoga existantes. Il tire son nom du terme sanskrit « kuṇḍalinī » qui désigne une énergie qui serait présente en chacun et évoluerait le long d’un canal situé dans la colonne vertébrale. Considéré par certains comme le yoga originel, il est particulièrement puissant dans ses effets, basés sur une technique corporelle et respiratoire et intègre la relaxation et la méditation chantée ou silencieuse. Le yoga kundalini aurait au-delà d’une action physique, une action psychologique voire spirituelle. 

Quels sont les bienfaits du healing ?

Le healing est une ouverture à soi, il favorise le cheminement vers soi. Les techniques et médecines qu’il englobe vont nettoyer un certain nombre de projections, de croyances limitantes, de peurs ou d’angoisses qui nous encombrent, pour nous faire ressentir une meilleure version de nous-mêmes. Plus on nettoie un certain nombre d’émotions, plus on atteint le sentiment d’être aligné avec ce qu’on peut faire de mieux. La pratique du healing permet d’atteindre des instants de sérénité qui nous font ressentir que nous sommes au bon endroit, au bon moment, et que nous sommes en pleine possession de nos capacités. Le bienfait du healing est un véritable lâcher-prise qui permet de mieux avancer dans la vie. 

Vous êtes une dirigeante d’entreprise, experte du digital, avec des responsabilités importantes. Comment en êtes-vous arrivée au healing ?

Le monde du digital a toujours fait partie de l’histoire familiale. Mon grand-père et mon père dirigeaient des entreprises dans l’informatique. Il y a une sorte d’atavisme familial dans l’intérêt pour l’internet. En même temps, dans mes deux familles – je suis à moitié auvergnate et à moitié turque – la part de l’intuitif était aussi importante. Pour mon arrière-grand-mère turque, il était normal de tirer les cartes, d’aller voir un voyant ou de lire dans le marc de café. Ma famille est la combinaison d’une approche intuitive et irrationnelle, et d’une approche plus rationnelle et scientifiquement normée. En tant que dirigeante, je fonctionne d’ailleurs à moitié en mode inspiration-intuition-écoute et à moitié en mode pensée-construction-action. C’est un équilibre très important qui, selon moi, fait la clé du succès. Cela permet d’appréhender la véritable nature humaine. Nous vivons aujourd’hui dans un système où ce sont la réflexion et l’action qui priment, alors qu’une partie de la compréhension du monde passe aussi par la contemplation, l’écoute de la vie et la réceptivité. Avant la période de l’antiquité grecque, on « écoutait » la terre, alors que depuis on « pense » la terre.

Quel a été votre premier contact avec le healing ?

Dès l’âge de 11 ans, ce que me disaient mes parents ne résonnait pas juste avec ce que je ressentais des situations : j’avais un certain nombre de flashs qui n’avaient pas d’explication logique, mais qui se sont avérés vrais la plupart du temps, une fois confrontés aux faits survenus. Étant quelqu’un de rationnel, j’aime avoir une approche scientifique, quand bien même s’il s’agit de comprendre l’irrationnel. Cependant, cette manière de recevoir l’information a fini par devenir trop loufoque et j’ai décidé à 22 ans d’entamer des psychothérapies. Je voulais comprendre comment fonctionnait le cerveau et comment certaines croyances se mettaient en place, à la fois par envie de développement personnel et pour l’intérêt d’une telle démarche. J’ai donc fait cinq ans de psychanalyse freudienne, cinq ans de Jung et cinq ans de Gestalt, qui étaient les pratiques alors disponibles en France. Il y a douze ans, je suis partie vivre aux États-Unis, à Los Angeles. Je me suis retrouvée dans un environnement où il était normal et même sain de se déconnecter. Tous les gens de mon milieu professionnel – l’internet – des start-up aux grands groupes, et notamment ceux travaillant dans la Silicon Valley ou qui étaient dans le domaine de l’innovation, pratiquaient cette déconnexion grâce aux techniques du healing. C’est à partir de ce moment que je me suis intéressée au yoga kundalini, puis j’ai poursuivi en faisant du chamanisme et en expérimentant un certain nombre de pratiques comme les constellations familiales ou l’astrologie. L’approche du healing n’est pas de faire une psychanalyse freudienne pendant dix ans : c’est une approche plus intégrative, souvent liée à la nature et à la méditation, alors qu’en Europe nous sommes plus dans une approche par la pensée. 

Pourquoi écrire aujourd’hui un livre sur le healing ?

S’il est vrai que j’ai terminé d’écrire ce livre juste avant le début de la pandémie, j’ai commencé à le rédiger il y a cinq ans. Le déclic est venu à la suite d’une histoire personnelle. Je devais partir avec mon amoureux de l’époque en Israël, mais une fois arrivée à l’aéroport à 5 heures du matin, je reçois un texto de sa part qui me dit : « Je ne pars pas, je ne peux pas t’expliquer. C’est très compliqué, je ne vais pas venir. » Je me suis donc retrouvée à prendre l’avion toute seule, et je me suis promis que ce genre de situation ne m’arriverait plus jamais. J’avais la ferme intention de comprendre ce qui se passait, car je pensais que j’étais forcément pro-actrice de cet événement. Je me suis ainsi installée dans une chambre d’hôtel et j’ai écrit pendant dix jours de suite. Je voulais poser sur le papier tout ce que j’avais en tête : mes pensées, mes croyances… et me voilà arrivée à 200 pages ! Après cette phase type « écriture automatique », je me suis dit que j’avais des choses à partager. En parallèle, j’étais souvent sollicitée par des personnes de mon entourage pour des conseils du genre « Que ferais-tu dans telle ou telle situation ? As-tu déjà essayé cette pratique ? ». En me renseignant sur internet sur les différentes techniques de healing, je me suis aperçu que je les avais toutes pratiquées et de nombreuses fois. J’ai donc repris mes 200 pages en les enrichissant et en expliquant comment le healing avait changé ma vie. J’avais non seulement envie de partager mon expérience pour qu’elle puisse servir à d’autres, mais je souhaitais aussi démocratiser la pratique du healing. En France, on connaît les acupuncteurs, les psychanalystes ou les naturothérapeutes, mais ces pratiques ne sont que la partie émergée du healing : il en existe bien d’autres ! 

Quelles sont les spécificités de votre méthode ?

Il ne s’agit pas de « ma » méthode. Je n’ai d’ailleurs pas de méthode bien à moi. Dans ce livre, j’aborde l’ensemble des techniques et la manière dont je les ai combinées. Par exemple, après dix ans de bataille, j’ai eu un enfant par fécondation In Vitro. Je suis intimement convaincue que la part de la médecine traditionnelle n’est pas la seule qui ait contribué au succès de l’opération. Voir un ostéopathe pelvien ou un acupuncteur sont pour moi des points fondamentaux qui aident à la nidation. D’ailleurs, selon certains kinésithérapeutes, les médecines alternatives augmentent de 30 à 40 % les chances de succès d’une Procréation médicalement assistée ! En France, on ne prône pas beaucoup ces approches, même comme complément de la médecine traditionnelle. En fait, ma méthode est de combiner les différentes approches : généralement, je conjugue trois techniques différentes et j’explique en quoi cela m’a aidée. 

Vous proposez même un jeu de tarot pour exercer la pratique du healing : pouvez-vous nous en dire plus ?

Avec mon objectif de démocratiser le healing, je voulais une entrée en la matière légère et ludique en ligne. Avec l’illustratrice Hélène Froment, nous avons pensé qu’un jeu de cartes serait une bonne introduction au livre. C’est d’ailleurs une méthode que l’on retrouve chez Jung : il suggère de tirer les cartes, car selon lui, elles sont un dialogue entre le conscient et l’inconscient. Quand vous tirez les cartes à une personne, celle-ci va les interpréter elle-même et révéler ce dont elle a besoin. Je me suis amusée à tirer les cartes à un certain nombre de personnes, notamment aux incrédules, et à chaque fois, nous avons tous été très étonnés, et moi la première, de constater combien les cartes disent vrai. J’ai même vu des gens pleurer après ! Les cartes disent réellement ce qu’une personne vit, et les défis auxquels elle fait face à un moment donné.

Quel est l’impact de la pandémie sur la pratique du healing ? Le public se tourne-t-il plus vers cette pratique en cette période tourmentée ? Le nombre d’adeptes augmente-t-il ? 

C’est en effet ce qu’on dit, mais je n’ai pas de statistiques. En matière de perspectives concernant le marché des médecines alternatives et des traditions holistiques, les prévisions tablent sur une multiplication par quatre d’ici 2027 ! Étonnamment, c’est en Europe que la croissance devrait être la plus forte. Il est vrai que l’Asie ou les États-Unis sont déjà très coutumiers de ces pratiques et sont plus dans une approche préventive que seulement curative. En France, des sites santé comme Top Santé voient le nombre de visiteurs fortement augmenter. Je pense que ces pratiques vont se développer : le public est plus curieux, plus ouvert à la découverte d’autres techniques, notamment dans cette période où les gens ne sont pas très en forme. Beaucoup de personnes cherchent à travailler sur elles-mêmes pour se sentir mieux. 

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui veulent démarrer une pratique quotidienne ?

Je pense que la meilleure manière de commencer est d’être ouvert et de s’essayer à quelques pratiques pour découvrir celle qui a le plus d’impact sur soi. Ce n’est pas nécessaire d’avoir une pratique quotidienne, même si c’est bien. 

Pour trouver ce qui nous correspond, il faut essayer plusieurs techniques, et j’ai constaté que c’est souvent celle qui nous gêne le plus qui s’avère la meilleure pour soi ! On peut commencer par des techniques assez classiques comme la méditation guidée ou l’acupuncture. Parfois, comme en cas de rhume, il vaut mieux voir un acupuncteur qui va éliminer un certain nombre de toxines et on va se sentir beaucoup mieux sans avoir besoin de voir un médecin ! 

Pour faciliter la familiarisation avec le healing, j’ai mis en ligne le site IdoHealing.com où je propose une newsletter qui permet de découvrir une nouvelle pratique chaque semaine et d’échanger sur son expérience et les bénéfices ressentis.