C’est à l’occasion d’un cours de théâtre suivi par ma sœur que j’ai rencontré Anne pour la première fois.
Nous nous sommes ensuite recroisées quelques années plus tard, alors que Anne était devenue comédienne… « un métier incroyable quand on l’exerce, mais si dur et cruel quand vous ne jouez pas », comme elle le dit si bien dans cette interview. C’est d’ailleurs certainement dans l’un de ces moments que Anne a décidé de chercher du désir émotionnel ailleurs, et c’est dans la terre qu’elle l’a trouvé !
J’ai eu la chance d’assister à la naissance d’une vocation dont ses pièces peuvent témoigner.
Cette interview est pour moi l’occasion d’échanger avec l’artiste Anneagma sur son art et ses inspirations, et d’avoir son point de vue sur un thème qui m’inspire depuis très longtemps, la contrainte dans l’art…
Mélissa Burckel : Bonjour, Anne, comment vas-tu ?
Anneagma : Plutôt bien, vu les circonstances.
Trois mots pour décrire ce que nous vivons depuis le 18 mars ?
Brouillard. Chaos. Tragédie.
Comment es-tu devenue céramiste ?
Par besoin vital. Celui d’être en harmonie avec moi-même. Je ne voulais plus et ne pouvais plus dépendre du désir des autres. Il y a quelques années, j’étais comédienne. C’est un métier incroyable quand on l’exerce, mais tellement dur et cruel quand vous ne jouez pas. C’est un métier où l’on est choisi. J’ai alors pris le contre-pied en décidant que ce serait moi qui choisirait en devenant créatrice de ma propre vie. Instinctivement, c’est vers la terre que je suis allée. Le premier contact avec cette matière fut véritablement un bouleversement, et je pèse mes mots : cela a définitivement changé ma vie !