Montée en un temps record (moins de six mois) par l’équipe curatoriale du Palais de Tokyo et désormais visible en ligne, l’exposition « Anticorps » réunit 20 artistes de la scène française et internationale pour repenser l’enveloppe corporelle et le tactile, alors que la distanciation sociale imposée limite les contacts et nous force à nous retrouver face à nous- mêmes.
Les œuvres présentées sont, pour la plupart, des réponses directes à la crise de la COVID-19 et s’attachent à explorer toute la polysémie du titre de l’exposition. À travers un parcours de quatre espaces, celle-ci questionne l’enveloppe corporelle et le sens du toucher. Les caresses, les murmures, les souffles ou les menaces dans lesquels nous plongent les artistes questionnent notre affectif tout en ouvrant la perspective de nouvelles formes d’érotisme social à travers des immersions sonores de Carolyn Lazard et de Dominique Petitgand, et en mettant les sens en alerte avec les corps hybrides de Josèfa Ntjam qui réinventent de nouvelles formes de vie.
Repenser nos relations aux autres, questionner le tactile et nos rapports à l’épiderme grâce au regard des artistes interpellés par la pandémie : le sujet de l’exposition, au cœur de l’actualité, nous confronte au présent immédiat. La diversité des œuvres et les sens éveillés par les artistes ouvrent de nouvelles perspectives. « Pourquoi nos corps devraient-ils s’arrêter à la frontière de la peau ? », demande la philosophe Donna Haraway dans son ouvrage Manifeste cyborg, question qui rythme cette exposition toute entière. En effet, tout en renforçant nos envies de contact, la mise à distance imposée par la COVID-19 ouvre peut-être à nos désirs de nouvelles frontières…
Exposition « Anticorps »
https://anticorps-palaisdetokyo.com/fr
Du 23 octobre 2020 au 3 janvier 2021
Palais de Tokyo : 13, avenue du Président-Wilson, Paris 16e
