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Vêtements digitaux : le virtuel s’invite dans notre dressing

Bien souvent critiquée pour son impact environnemental, la mode se renouvelle et s’ouvre à une nouvelle ère plus digitale. Dans ce contexte d’accélération de la numérisation, des innovations voient le jour en lien avec les nouvelles pratiques des consommateurs. Parmi les dernières en date, l’apparition de vêtements entièrement virtuels uniquement conçus pour les réseaux sociaux. Zoom sur ces dressings nouvelle génération, à l’intersection de la mode et de la technologie.

Une garde-robe exclusivement virtuelle que vous ne pouvez pas toucher, mais qui vous donne un look d’enfer sur les réseaux sociaux ? C’est la nouvelle offre qui se développe à vitesse grand V et qui vous permet désormais d’acheter des vêtements 100 % digitaux en un clic ! Un art de se mettre en scène sur les réseaux sociaux que la marque Tribute Brand maîtrise à merveille. En parcourant les vêtements sur son compte Instagram, ceux-ci semblent bien réels, et pourtant, il ne s’agit que de collages… que l’on peut simplement acheter sur leur site. Entre un pantalon de sirène rose métallisé et un trench en vinyle aux reflets vert néon, pour quelle pièce allez-vous craquer ? Proposant des vêtements virtuels et futuristes censés s’adapter à tous, Tribute Brand se revendique comme une marque no gender et dépasse ainsi les frontières traditionnelles de la mode. Ses vêtements digitaux ne sont disponibles qu’en quantité limitée et certains sont même déjà en rupture de stock. Victime de son succès, la marque ne proposera aucun réassort de ses pièces.

Cette digitalisation du dressing a aussi été développée par d’autres marques comme HAPPY99, Cat Taylor ou encore The Fabricant. Ces collections intégralement numériques se veulent être une arène ludique, un terrain de jeu à explorer pour y exprimer une identité, mais surtout une individualité. À travers la technologie, la mode s’ouvre à de nouvelles voies créatives et stylistiques au-delà des limites du monde physique.

Mais cette évolution va encore plus loin. En effet, plus qu’une simple variation esthétique, le dressing virtuel est une véritable révolution environnementale. Dans un contexte de baisse structurelle des dépenses d’habillement et de questionnement écologique sur l’impact de l’industrie de la mode, les expériences numériques ouvrent la possibilité de réduire les effets néfastes de la production sur l’environnement et garantissent la pérennité d’un vêtement. Les collections 100 % numériques permettent en effet de n’exploiter que l’imagination et limitent le gaspillage à celui des seules données informatiques. La marque néerlandaise The Fabricant défend cette démarche et voit dans la technologie une opportunité au service d’une mode plus durable. L’étiquette « zéro gaspillage » mais surtout « zéro pollution » est apposée sur chacun de ses vêtements, le transport de marchandises n’ayant pas lieu d’être. La marque va jusqu’à revendiquer que « les vêtements n’ont pas besoin d’être physiques pour exister » ! Le dressing virtuel qui défie les normes de l’industrie textile deviendra-t-il un nouvel outil pour une mode plus vertueuse ? Il offre en tout cas un avenir diversifié au secteur de la mode, tant en matière de créativité que de conception. C’est aussi un futur plus collaboratif qui se dessine entre créateurs et leurs communautés. Ce sont donc autant de bonnes raisons pour passer à la mode 100% digitale !