Véritable manifeste architectural des années 70, la villa est née du rêve de Simone et Pierre Benkemoun qui, arrivés d’Oran, s’installent à Arles en 1962 pour refaire leur vie. Dix ans plus tard, à force de travail, le jeune couple modeste a enfin les moyens de faire construire une maison et confie le projet à son ami architecte Émile Sala. Influencé par le style de Le Corbusier, celui-ci rompt avec les codes classiques de la maison provençale, en adaptant la bâtisse au mode de vie souhaité par ses occupants qui désirent un lieu de vie joyeux, lumineux et ouvert pour accueillir famille et amis. Émile Sala crée ainsi des espaces fluides aux lignes douces, et il intègre des interfaces (toitures-terrasses ou patios) qui créent un dialogue ininterrompu entre extérieur et intérieur, en alternant les vues privilégiées sur la nature et les façades, et en jouant sur les effets d’ombres et de lumières tout au long de la journée. D’un style avant-gardiste, la villa n’en respecte pas moins la tradition locale : dos tourné au nord pour se protéger du mistral, et tour circulaire rappelant les pigeonniers de Provence. L’architecte fait intervenir le décorateur Robert Heams pour l’aménagement intérieur, le designer Max Sauze pour le sculptural manteau de cheminée en feuille de métal et le céramiste Guy Bareff pour les sols.