Un travail harmonieux qui découle d’une passion désuète
Julia Haumont aime rappeler que son travail est inspiré de sa famille, de son enfance. Une partie de sa vie qu’elle retranscrit dans ses œuvres de manière à les déformer. Tout en gardant des formes apaisantes qui lui rappellent l’infinité de son enfance.
Un passé qui nourrit un présent. A travers lequel elle extrait par le biais de ses céramiques, ses bustes, ses porcelaines, ses compositions et ses gravures une délicatesse mélancolique.
L’artiste est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieur des Beaux-Arts de Paris. Son travail a été exposé dans des galeries de la capitale, et à Shanghai.
C’est en 2009, qu’un carton contenant des photographies d’elle en bas âge et enfant, a refait surface. Et lui a ainsi permis de se réapproprier des souvenirs. Tout en lui donnant un pouvoir sur une enfance ludique qui rime avec innocence, pudeur, exhibition, intimité et séduction.
Elle commença à dessiner, puis à peindre. Julia se rendit compte que la gravure et la sculpture lui permettaient de réaliser des travaux où l’espace sensoriel se compose de matériaux propres à l’enfance. Elle créa du figuratif, du réel qui se nourrit de sa propre mémoire.
Avant d’embrasser la sculpture et d’en faire un métier, sa sensibilité pour la matière et le tissu était déjà présente. De part ses études de stylisme et son passage à l’école de la chambre syndicale de la couture parisienne.
Une passion qu’elle délaisse jusqu’au jour où elle revient vers le textile. Pour ainsi développer des techniques qui lui sont propres. Deux techniques qui émanent d’une certaine sensibilité pour le tissu et le matériel.
Le tissu, et la céramique.
Le tissu elle l’aime, pour la transparence qu’elle lui apporte, elle le déchire, le découd, le recoud, le brode, et en fait un accessoire. Ce dernier s’impose et se concrétise au fur et à mesure que son travail s’ajuste.
La céramique lui permet d’imposer un travail. A travers ce médium délicat , il émane une fragilité et une force, tout en utilisant un matériel délicat.
Camille Paulhan, critique et historienne de l’art a ainsi décrit l’artiste:
“Julia Haumont dit aimer les techniques qui permettent de figer une matière sur une autre : eau-forte, broderie, teinture sur toile, céramique émaillée… Pourtant, rien de lourd dans son travail, mais une fragilité déconcertante mêlée de détermination”